Mirage, voyage, sauvetage, village, amarrage, abordage, fromage, mariage, volage, nuage, mage,… Allongée sur le sable, j’observe les nuages et j’entends ces mots qui se succèdent dans mon esprit, sans logique et sans raison.

En scrutant l’horizon, j’aperçois au loin une forme. En se rapprochant, une forme nette se dessine et je distingue l’un des plus beau voilier qu’il m’est été donné de voir, il affronte avec force les vagues qui viennent se briser sur sa coque, sa vitesse lui donne une légèreté, tel un nuage soufflé par le vent, il semble inaccessible, inébranlable ! Le glissement de la coque sur l’eau est tellement agréable qu’on dirai qu’il chante, si la liberté devait avoir un hymne universel se serai sûrement cette douce musique là. Mais comme toute chose inaccessible et admirable elle ne peut donner qu’une chose : le plaisir de l’admirer…

Mais qui peut laisser passer cette chance ! Cette île m’épuise et l’espoir monte soudain en moi : si seulement il pouvait m’entendre, je regarde alors mon embarcation de misère encore à mes côtés : mon gouvernail, le seul élément qu’il reste de mon navire ! Il permet de garder le cap et m’a sauvé de la noyade mais, je rêverai de monter sur ce merveilleux navire qui se présente à moi.

Alors je décide de l’appeler une première fois de tout mon cœur, une seconde fois de toutes mes forces et une dernière fois de toute ma haine ! Je ne peux faire d’avantage. Trois fois, avec toutes ses tripes, c’est beaucoup trop. Trois fois, cela ne suffie pas ? Un S.O.S n’est-il pas composé de trois lettres, je ne peux donner plus, je ne peux demander plus.

Cette île est bien étrange, les arbres et les plantes y poussent en un rien de temps, mais parfois en s’approchant il rétrécissent et retourne sous la terre, je ne peux courir après, je suis trop lasse et trop fatiguée.  Mais au fond de ma poche j’avais bien gardé ce petit sac qui m’avait été confié. A l’intérieur on n’y trouve pleins de petits encas, tous les jours il y a un petit quota, parfois je tombe se sont des petites pastilles au goûts différents, je les appelle les « pastilles au goûts des autres » parfois ils ont le goûts de petits bonbons sucrés, parfois des petits bouts de chocolats fondants, c’est mon petit plaisir, mais souvent je tombe sur de choses étranges : goûts ails, parfois ils sont très amers, parfois piquants mais souvent écoeurants. C’est toujours une surprise de manger ses petites pastilles, mais j’ai bien appris à m’en méfier et maintenant je sais ce qu’elles valent, mais je suis dans cette précarité… J’arrive bientôt a échéance, car tout a une fin et je sais bien que le petit sac inépuisable a une fin car il me donne de moins en moins de surprise agréable, et j’ai de plus en plus ce petit goût amer dans la bouche et le goût écœurant est de plus en plus présent et je sais bien que je dois trouver quelque chose de plus rassasiant et de plus consistant et surtout surtout avec du goût et du bon goût…

Imaginez-vous l’espace d’un instant assis au sol, là vous fermez les yeux. Qu’entendez vous en vous ? Un cri? Un murmure? Une chanson qui se répète sans arrêt ?

 Moi j’ai entendu une sonnette d’alarme, un grand STOP !! Alors à ce moment là, le bruit  ne me plait pas du tout!  

 Une tempête s’abat alors sur moi ! Et tel un naufrager au milieu d'un déferlement des vagues gigantesques, je cherche une planche quelque chose où m'accrocher. Mais dans cet univers interne il n’existe ni planche, ni de radeau, il n’y a pas non plus de supermen ou de superwomen. Parfois je frôle une main tendue qui m'aide, mais la violence de la vague m'emporte à nouveau.

 Concrètement, on cherche une personne à qui se raccrocher, s’appuyer ! On peut alors être confronté à deux situations, soit la personne en face de vous ne peut pas vous comprendre complètement, mais surtout la personne ne peut pas prendre vos problèmes pour vous en libérer, même si après s’être vidé en parlant, on a l’impression d’être soulagé. Il faut se rendre à l’évidence: le soulagement n’est que temporaire. Rares sont les personnes qui trouvent les mots pour soulager les peines. Autre cas de figure, un peu plus triste : on ne trouve personne pour en parler !

 De toute manière que l'on soit dans un cas de figure comme dans l’autre, il faut bien se rendre à l'évidence, la seule personne capable de nous aider c’est soi-même ! L’objectif étant de reprendre les commandes, et de faire en sorte que le beau temps revienne au milieu de cet océan d’émotion, et avec un peu de chance on tombera sur une superbe île peuplée des gens qu’on aime.

 Sans dire de bêtise, je dirais faire en sorte que le moi regarde le soi et lui dise : nous voilà réunis et proche, en un mot en harmonie ! Mais que faire du « sur-moi » ? Diront les amateurs de psychologie et de philosophie, et bien je répondrai tout simplement : "D’abord je m’occupe du « soi »" !

Alors allons "à la  quête de soi" !